Un film sur l'histoire de l'abbé Filiol, guillotiné à la Révolution
Mené par Marie-Sophie Guéring, le tournage du « Martyr de Bouval » a fait halte dans un ancien moulin de Barriac-les-Bosquets, en début de semaine. - Agence AURILLAC
L’histoire de l’abbé Filiol, guillotiné à Mauriac sous la Révolution française, refait surface : un film consacré à sa vie est actuellement tourné autour de Pleaux.
Bercée par le crépitement des flammes, la petite pièce plonge dans le silence. Face à la cheminée, autour d'une table en bois, deux hommes, en costumes d'époque, se fixent du regard. Le jeune François, futur abbé Filiol, fait face à son père. « Clap » ! Le claquement déchire la quiétude du Moulin du Bosquet, et lance le tournage. Derrière sa caméra, Marie-Sophie Guéring balaie la scène de long en large…
Deuxième expérience
Accompagnée de l'abbé Dominique Roze, curé à Pleaux, la réalisatrice de 17 ans guide un projet mené par la paroisse Notre-Dame d'Enchanet sur Maronne : le tournage d'un long-métrage d'1 h 30, intitulé « le Martyr de Bouval » et consacré à la vie de l'abbé Filiol. Le duo avait déjà travaillé de concert, il y a deux ans, sur un film dédié au pèlerinage à Notre-Dame-d'Enchanet. Projeté à Pleaux, « ce petit succès », sourit Marie-Sophie, les a encouragés à retenter l'aventure, autour d'une autre histoire locale.
Né à Bouval (Barriac-les-Bosquets) en 1765 et après des études à Mauriac et au grand séminaire de Clermont-Ferrand, François Filiol est nommé vicaire à Drugeac et ordonné prêtre en 1789. Mais en 1790, il rejette, comme de nombreux prêtres, la Constitution civile du clergé, qui institue une nouvelle église. Contraint à l'exil, l'abbé Filiol prend la route de l'Espagne mais revient rapidement sur ses pas, « pour exercer son ministère clandestinement, raconte l'abbé Dominique Roze. Il est alors caché par son père, notamment dans une grange à Bouval. Mais il est dénoncé par une servante, attrapé et guillotiné à Mauriac, en 1793. Dans l'arrondissement, trois autres prêtres, déportés, ont aussi péri pendant la Révolution française. À travers cette histoire, on veut donner un visage à ceux qui ont été oubliés. »
Le dossier
de béatification relancé ?
« Impressionnée par le courage de l'abbé Filiol, prêt à donner sa vie pour aider les gens », Marie-Sophie Guéring a entièrement écrit le scénario, à partir d'archives. Le tournage a débuté à Noël, avec de premières scènes devant l'église de Barriac-les-Bosquets et au baptistère de Pleaux. En début de semaine, le projet s'est poursuivi au Moulin du Bosquet, à Barriac-les-Bosquets. En compagnie d'une poignée de figurants locaux. « Le fait que l'abbé Filiol soit guillotiné, ça a marqué les mémoires ici, explique l'abbé Roze. Ce film, c'est l'histoire de l'abbé, mais ce sont aussi les habitants qui se souviennent. »
« C'est une histoire qui a touché les habitants de la région, donc on a trouvé assez facilement des acteurs, et les costumes nous ont été prêtés par des gens du coin, notamment le groupe folklorique Lous Bouscas », complète Marie-Sophie Guéring. Une mobilisation populaire qui pourrait également jouer en faveur du dossier de béatification de l'abbé Filiol : « au point mort » depuis une vingtaine d'années, explique l'abbé Roze, celui-ci pourrait être relancé, puisque le film serait joint au dossier. La fin du tournage, elle, est prévue cet été. Des figurants sont notamment recherchés pour la scène finale, devant l'église de Pleaux, autour d'une guillotine reconstituée, là aussi, par un habitant.
Plus d'infos. Sur internet : sur le site internet du tournage ou sur la page Facebook.
Arthur Cesbron